BPJEPS ou BAC PRO ANIMATION ?

Choisir une formation pour travailler dans l’animation socioculturelle ou en accueil collectif de mineurs (ACM) peut s’avérer un véritable casse-tête, surtout lorsqu’on hésite entre le BPJEPS (Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport) et le BAC PRO Animation. Ces deux parcours, bien que complémentaires dans leurs objectifs, diffèrent sur de nombreux aspects : public visé, durée, coût, reconnaissance, contenu pédagogique, etc. Voici un comparatif détaillé pour vous aider à faire le bon choix selon votre profil, vos ambitions et vos contraintes.

 

1. Le BPJEPS : un tremplin rapide et professionnalisant

 

Public visé et prérequis

Le BPJEPS s’adresse aux personnes âgées d’au moins 18 ans, souhaitant se former rapidement pour intégrer le monde professionnel. Aucun diplôme n’est requis pour entrer en formation, mais les candidats doivent réussir des tests d’entrée (écrits, pratiques et entretien oral) qui évaluent leurs aptitudes et leur motivation. Une expérience préalable en animation (bénévole ou salariée) est souvent un atout, voire une exigence selon les organismes de formation.

 

Durée et organisation

La formation dure généralement 1 an (entre 600 et 1200 heures selon les spécialités), en alternance entre théorie et pratique. Les stagiaires partagent leur temps entre le centre de formation et une structure d’accueil (ACM, association, collectivité, etc.), ce qui garantit une immersion professionnelle immédiate.

 

Coût

Le coût de la formation varie entre 7 000 et 8 000 €, mais il peut être pris en charge en tout ou partie par différents dispositifs : contrats d’apprentissage, régions, employeurs, etc. Pour les candidats en autofinancement, des facilités de paiement sont souvent proposées.

 

Contenu et reconnaissance

Le BPJEPS est un brevet professionnel délivré par le ministère de la Jeunesse et des Sports, reconnu par les professionnels de l’animation et des ACM. Il est considéré comme un diplôme de niveau 4 (équivalent du baccalauréat), mais avec une forte dimension professionnalisante. Il existe différentes spécialités permettant de se spécialiser selon ses aspirations.

 

Points forts

Alternance théorie/pratique : une immersion directe dans le métier, idéale pour développer des compétences opérationnelles.

Reconnaissance : diplôme très apprécié des employeurs, notamment dans les ACM, les associations et les collectivités territoriales.

Rapidité : en seulement 1 an, vous êtes opérationnel sur le marché du travail.

Flexibilité : possibilité de poursuivre vers des formations supérieures (DEJEPS, DESJEPS) pour évoluer vers des postes de coordination ou de direction.

 

Points faibles

Coût : sans prise en charge, le tarif peut représenter un frein.

Sélection : les tests d’entrée peuvent être exigeants, surtout pour les candidats sans expérience préalable.

 

 

2. Le BAC PRO Animation : une formation longue et scolaire

 

Public visé et prérequis

Le BAC PRO Animation est accessible dès la fin du collège (post-3ème), s’adressant principalement aux jeunes souhaitant se former sur le long terme tout en restant dans un cadre scolaire. Aucun prérequis spécifique n’est exigé, mais une appétence pour l’animation et un projet professionnel clair sont recommandés.

 

Durée et organisation

Ce parcours s’étend sur 3 ans et suit le rythme scolaire classique, avec des périodes de cours théoriques et des semaines de stages en structures professionnelles (centres de loisirs, associations, etc.). Ces périodes de formation en milieu professionnel (PFMP) représentent environ 22 semaines sur les 3 ans, offrant une première expérience concrète.

 

Coût

Bonne nouvelle : la formation est gratuite, car elle est dispensée dans des lycées professionnels sous l’égide du ministère de l’Éducation nationale. De plus, les stages peuvent être rémunérés par l’État, bien que les montants restent modestes (souvent sous forme de gratifications).

 

Contenu et reconnaissance

Le BAC PRO Animation est un diplôme de niveau 4 (équivalent du baccalauréat) qui combine des enseignements généraux (français, mathématiques, histoire-géographie, etc.) et des enseignements professionnels (techniques d’animation, gestion de projets, etc.). À l’issue des 3 ans, les diplômés obtiennent également une équivalence au BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur), un atout pour travailler en ACM.

 

Cependant, ce diplôme, bien qu’issu du ministère de l’Éducation nationale, souffre d’un manque de reconnaissance dans le secteur professionnel de l’animation. Les employeurs, notamment dans les ACM, lui préfèrent souvent le BPJEPS, jugé plus opérationnel et adapté aux réalités du terrain.

 

Points forts

Gratuité : un avantage indéniable pour les jeunes issus de milieux modestes ou sans financement.

Cadre scolaire : idéal pour les jeunes qui souhaitent continuer à apprendre dans un environnement structuré.

Équivalence BAFA : un premier sésame pour travailler en animation sans frais supplémentaires.

Stages : une première approche du terrain, même si moins immersive que l’alternance du BPJEPS.

 

Points faibles

Durée : 3 ans, ce qui peut sembler long pour ceux qui souhaitent entrer rapidement dans la vie active.

Manque de reconnaissance : le diplôme est encore peu valorisé par les employeurs, qui privilégient les candidats issus du BPJEPS ou d’autres formations du ministère de la Jeunesse et des Sports.

Cadre scolaire : moins d’autonomie et une approche parfois jugée trop théorique par rapport aux besoins du terrain.

Limites pour l’évolution : pour viser des postes à responsabilité (direction, coordination), une formation complémentaire (type BPJEPS ou DEJEPS) sera souvent nécessaire.

 

3. Quel choix pour quel profil ?

 

Choisissez le BPJEPS si…

Vous avez déjà 18 ans et souhaitez intégrer rapidement le monde professionnel.

Vous avez une première expérience en animation (bénévole ou salariée) et souhaitez la valoriser.

Vous recherchez une formation pratique, reconnue et directement opérationnelle.

Vous êtes prêt à investir financièrement (ou à chercher des financements) pour une formation intensive.

 

Choisissez le BAC PRO Animation si…

Vous êtes jeune (post-collège) et souhaitez poursuivre vos études dans un cadre scolaire tout en vous formant à l’animation.

Vous n’avez pas les moyens de financer une formation payante.

Vous êtes prêt à envisager une formation longue pour obtenir un premier diplôme tout en découvrant le métier.

Vous êtes encore indécis sur votre projet professionnel et souhaitez garder plusieurs portes ouvertes (poursuite d’études, réorientation, etc.).

 

4. Et après ? Perspectives d’évolution

Quel que soit le diplôme choisi, il est important de noter que l’animation est un secteur où l’expérience et les formations complémentaires jouent un rôle clé pour évoluer. Voici quelques pistes :

 

Après un BPJEPS : vous pouvez viser des postes d’animateur permanent, coordinateur ou formateur, ou encore poursuivre vers un DEJEPS (niveau 5, équivalent licence) pour devenir directeur d’ACM, coordinateur ou responsable de petites structures.

 

Après un BAC PRO Animation : vous pouvez intégrer le marché du travail comme animateur, mais pour une meilleure employabilité, envisagez de compléter votre parcours par un BPJEPS ou un BUT Carrières sociales (niveau bac+3).

 

5. Conclusion : une question de projet et de timing

En définitive, le choix entre le BPJEPS et le BAC PRO Animation dépend de votre âge, de votre situation financière, de votre projet professionnel et de votre urgence à entrer sur le marché du travail.

 

Si le BPJEPS est un choix privilégié pour son caractère professionnalisant et sa reconnaissance, le BAC PRO Animation reste une option pertinente pour les plus jeunes ou ceux qui souhaitent une formation gratuite et progressive.

 

Et vous, où en êtes-vous dans votre réflexion ? N’hésitez pas à partager vos expériences ou vos questions en commentaire. Bonne route dans le monde passionnant de l’animation !

 

Sources complémentaires : Pour approfondir, vous pouvez consulter les sites officiels du ministère de la Jeunesse et des Sports (pour le BPJEPS) et du ministère de l’Éducation nationale (pour le BAC PRO Animation), ainsi que les témoignages de professionnels sur des plateformes comme Jobanim.com.

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